Vous recherchez des vins et des producteurs à Bourgueil et à Saint Nicolas ?
En plus d’être un village absolument ravissant, Bourgueil est l’épicentre du Cabernet Franc. Je vous emmène en immersion au travers de son Histoire, de ses caractéristiques et de celles de son voisin (Saint-Nicolas de Bourgueil) et des producteurs qui forgent jour après jours sa renommée.
Un peu d’Histoire de Bourgueil :
C’est à la fin du Xème siècle que l’abbaye de Bourgueil se développe. Et comme souvent, qui dit abbaye, dit catholicisme, qui dit catholicisme dit messe et qui dit messe dit… Du vin ! C’est ainsi que la viticulture prit ses premières marques autour de Bourgueil.
On estime que le Cabernet Franc y fait son appariation au XIIème siècle grâce à l’union politique de l’Anjou et de l’Aquitaine (il proviendrait du côté sud des Pyrénées, aurait de fait gagné l’Aquitaine puis se serait répandu ici). Toujours grâce à la politique, il se trouve qu’un comte d’Anjou, un certain Henri II et sa chère et tendre Aliénor d’Aquitaine remportent la couronne anglaise, alliant ainsi ces terres, pour un temps, à nos voisins d’outre manche. C’est à partir de ce moment là (toujours au XIIème siècle), que les vins de Loire prennent un essor fulgurant !
Par la suite, la période moderne fut une véritable catastrophe pour la Région. Les révoltes et guerres de Vendée mettent le pays à genoux. La dissolution des monastères a évidemment de grandes répercutions sur les vignobles de Bourgueil et la Phylloxera n’a bien sûr épargné personne…
Malgré cela, le regain d’intérêt pour les vins de Loire est indéniable et de nouveaux vignerons s’installent chaque année, apportant nouvelles idées et modes de vie. La suite de l’Histoire s’annonce passionnante !
« Il faut que vous veniez chaque année pour boire avec nous le vin que nous récoltons en abondance. Si j’ai quelque vins en réserve, je vous le donnerai »
Ainsi parlait l’abbé de l’abbaye en 1050. Il semble que, même si le temps des moines est bien loin à Bourgueil, l’attitude et l’accueil des producteurs soient restés les mêmes !
Deux appellations pas si différentes
Situés aux confins de l’Indre-et-Loire, sur la rive droite de la Loire, Bourgueil et son voisin Saint-Nicolas de Bourgueil se font face depuis des siècle dans une incessante guerre de clochers. Situés à seulement 5km l’un de l’autre, les uns vous jureront que l’autre est imbuvable et inversement.
J’exagère un peu, mais l’idée est là. Pourtant, a part quelques microélément de géologie, tout se ressemble.
Traditionnellement, le vin est cultivé au nord des deux appellations, à l’orée de la forêt, qui protège des vents du nord et loin des terres limoneuses et sableuses du contre-bas, terres qui furent par ailleurs sujettes aux inondations. Ces parcelles furent d’avantage utilisées dans une pluri-culture maraîchère. Ce qui a drastiquement accéléré leur remplacement par de la vigne fut le manque évident de foncier disponible dans l’appellation Saint-Nicolas-de-Bourgueil.
Enfin, la commune se sépare dans les année 30 de Bourgueil. 800ha y sont cultivables, et je peux vous assurer que plus rien, absolument plus rien, n’est plantable. Tout est utilisé. Des vignes à perte de vue. De fait, les prix montent. Il faut en moyenne 60.000€ à l’hectare contre moitié moins pour son voisin de Bourgueil. Ces prix des parcelles à l’hectare se ressentent évidemment sur les prix de la bouteille mais pas sur la qualité.
Les caractéristiques des vins de Bourgueil et de Saint-Nicolas.
Nous voilà donc au pays des « rouges bien drapés et de bonne laine, tous vins propres à esbaudir les esprits, réjouir la vue, ouvrir l’appétit » Comme le disait Rabelais. Pour arriver à Bourgueil depuis Saumur en vélo, il faut être prêt à une petite (très petite) grimpette jusqu’aux côteaux et à se promener cheveux au vent au milieu des vignes. Quelle besogne.
On se rend vite compte qu’il y a une vraie différence de terroir au fur et à mesure de notre progression. Et pour cause, en fonction de l’évolution du fleuve, les sols se sont adaptés. Essayons de résumer :
Pour faire simple, plus nous allons au nord, plus nous trouvons des vins de garde, plus acides et structurés. Le sud se tournera un peu plus vers une production plus ample et à des vins « de soif » (sans aucun sous-entendu péjoratif, bien au contraire).
Les deux appellations se concentrent sur le Cabernet Franc, parfois appelé « Breton ». Tout dépend de la vinification et de la créativité du producteur, mais j’adore ce cépage pour plusieurs raisons : son acidité criante tout d’abord, son goût poivré ensuite et sa fraîcheur qui fonctionne à chaque fois. Autant vous dire qu’à Bourgueil et à Saint-Nicolas, je n’ai pas été déçu !
Qui visiter à Bourgueil et à Saint-Nicolas ? Que visiter à vélo ?
La bonne question maintenant est « vers qui nous tourner pour déguster des bons vins ? », et vous avez bien raison de la poser.
La première étape de notre parcours à vélo nous a mené vers Saint-Nicolas-de-Bourgueil et le domaine du Mortier. Dirigé par Fabien et Cyril Boisard depuis 25 ans, il est situé sur les côteaux. Il se distingue à bien des égards : culture en biodynamie, vinification naturelle et parfois sans aucun souffre ajouté. Ils y produisent bien entendu un Bourgueil tout à fait admirable mais ne se privent pas de créer en dehors de l’appellation.
C’est par exemple le cas pour « la réserve du mortier », élaborée avec une « Soléra ». C’est à dire que pour chaque millésime, ils mettent de côté la meilleure barrique du domaine qui est assemblée avec la ou les barriques des années antérieures. Ce vin est donc une composition de quatre différents millésimes et est sincèrement surprenant. Allez y jeter un œil !
Puis nous sommes redescendu vers le bourg. Ce dernier, s’il n’est pas patrimonialement très intéressant, regorge de producteurs. Nous avons toqué chez le clos de Quarterons. Amirault est une grande famille de Bourgueil, ce domaine est géré par Agnès et Xavier de cette fameuse famille. Pour la petite histoire, je les avais déjà rencontrés au RAW festival de Los Angeles en novembre 2022 et j’étais bien curieux de voir leur travail sur place ! Eux aussi font partie de la famille des vins dits « naturels », mais sont bien plus volumineux qu’au domaine précédent. Je vous laisse vous faire votre avis vous-même en cliquant ici, mais le millésime « clos de Gaucherie » en Bourgueil vaut le détour !
Nous avons par la suite pédalé les cinq kilomètres qui nous séparent du village de Bourgueil pour déjà nous régaler avec un bon pâté et de bons fromages du marché local (tous les mardi et samedi matin, ne le loupez pas !) et visiter le domaine du clos de l’abbaye (à visiter ici). Rien que le site vaut le détour : jouxtant littéralement Bourgueil, une de leur parcelle s’épanouie sous l’ombre chaleureuse de l’église abbatiale. Un petit moment de quiétude.
Enfin, on nous a vivement conseillé le Domaine de la Chevalerie (on a goûté leur « franco de porc », on valide !) ou le domaine de l’Artilly
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