Découvrir les château de la Loire à Vélo. Ici : Chenonceau !

Vous prévoyez de visiter les châteaux de la Loire ? A vélo, à pied ou en voiture, voici les plus beaux châteaux sur votre route.

5) Le château d’Azay-le-Rideau :

« un diamant taillé à facettes serti par l’Indre »

Balzac

Situé (je devrais plutôt dire « englobé », ou « serti » pour reprendre Balzac) par l’Indre, Azay-le-Rideau est un jeu de miroir et de belles lignes qu’il est indispensable de découvrir. Durant le Moyen-Âge, Azay est une place forte située habilement entre Chinon, forteresse royale, et Tours. De ce château, nous pouvons toujours en admirer une partie du donjon.

Le château d’Azay-le-Rideau sur l’Indre.

Cependant, à la Renaissance, les longues calamités qui frappèrent le royaume de France au Moyen-Âge sont écartées et la guerre est désormais au-delà des frontières, tout là bas en Italie. Les places fortes n’ont plus lieu d’être : il faut dorénavant s’installer confortablement. C’est ce qu’entendaient faire le Maire de Tours et trésorier du Roi, Gilles Berthelot, et sa femme Philippe, tous deux bourgeois. Ils érigent alors le château, non pas tout à fait comme nous le connaissons aujourd’hui mais les bases sont clairement là.

Le couple tombant en disgrâce, le château est confisqué. S’en suit une litanie sans fin de propriétaires jusqu’au XIXème siècle où le domaine prend véritablement la forme que nous lui connaissons aujourd’hui grâce à l’impulsion du Marquis de Biencourt.

Azay-le-Rideau est fascinant en cela qu’il n’est finalement qu’une « simple demeure » bourgeoise de la Renaissance. Construit pour démontrer que la noblesse n’était plus toute puissante dans le royaume, il témoigne aujourd’hui d’un art particulier, une Renaissance bien française qu’il est nécessaire de connaître.

Tarif unique : 11.50€, gratuit pour les moins de 26 ans (UE). Site web : ici.

4) La forteresse royale de Chinon.

Lorsque Jeanne d’Arc entreprit son périple depuis Domrémy en Lorraine pour rencontrer le futur Dauphin, c’était à Chinon. Cette forteresse imprenable, perchée sur un éperon rocheux dominant la Vienne fut, durant la guerre de 100 ans, à la fois le dernier bastion du royaume de France et capitale royale. Ce sera depuis Chinon que la reconquête va s’organiser, que le siège d’Orléans sera brisé, que le Dauphin sera couronné à Reims.

Aperçu de la forteresse royale de Chinon

La forteresse de Chinon est en réalité un ensemble de trois forts pouvant fonctionner indépendamment : si les ennemis pénètrent dans le premier fort, les mêmes efforts de siège doivent être menés pour le deuxième ainsi que pour le troisième.

Mais Chinon n’a pas toujours été française. Avec le jeu des chaises musicales et mariages féodaux, le comté d’Anjou tombe entre les mains des Plantagenêt qui deviennent, malheureusement, Rois d’Angleterre. Chinon deviendra la capitale continentale de la dynastie rivale. Les rois anglais y feront de considérables modifications et fortifications. Henri II d’Angleterre y fera même entreposé une partie du trésor royale. Chinon sera la prison temporaire d’Aliénor d’Aquitaine lorsqu’elle fut écartée du pouvoir et la dernière demeure d’Henri II qui y mourra esseulé.

Jean Sans Terre devient roi d’Angleterre à la fin du 12ème siècle. Il renforce encore la forteresse. Pas assez apparemment puisqu’en 1205, Philippe-Auguste l’enlève après 9 mois de siège. Le lys flotte de nouveau sur Chinon pour ne jamais y être déplanté. Les Plantagenêt dominent toujours le Poitou, Chinon est donc un verrou qu’il faut continuer à fortifier.

Un siècle plus tard, les templiers sont tous arrêtés en même temps par Philippe le Bel lors de la plus grande opération policière de l’Histoire. Sur leur chemin pour être jugé par le pape, 4 dignitaires dont Jacques de Molay sont retenu à Chinon par le Roi. Ils y resteront plusieurs mois. Le pape y enverra des émissaires et résultera de cet entrevu le fameux « parchemin de Chinon » où les templiers confessent leur fautes ce qui auraient dû les sauver du bûcher. Le Roi ignorera cet acte.

La guerre de 100 ans marque à la fois l’apogée et le déclin de la forteresse. Apogée car, nous l’avons vu, Chinon devient de fait le centre de la royauté française. Déclin car lorsque les anglais sont boutés hors de France, Chinon n’est plus d’aucune utilité stratégique et entre dans une longue période de détérioration.

Dangereuses, les ruines sont sur le point d’être détruites par la ville au 19ème siècle. Prosper Mérimée interviendra in-extremis et engagera la longue rénovation.

Intérieur de la Forteresse royale de Chinon

Si la forteresse a perdu tout son lustre et tout son apanage d’antan, elle demeure fière et protège toujours avec autant de zèle la belle citée de Chinon. Du fort Saint-Georges à la Tour de l’Horloge, la forteresse conserve tout de même un sacré panache ! Citée qu’il convient également de visiter. Déambuler dans ses ruelles sinueuses offre des perspectives insoupçonnées et chaque ruelle regorge d’histoires improbables.

Visiter Chinon, c’est oser voyager dans le temps, à la découverte d’une France médiévale remplie de merveilles !

Tarifs :

  • 10.50€ plein tarif
  • 8.50 étudiants et moins de 18 ans
  • gratuit pour bénéficiaires de minima sociaux et demandeurs d’emploi.
  • Site web : ici.

3) Le château de Saumur

Saumur est un conte de fées. La ville en elle-même est proprement ravissante, les ruelles animées, les rues bondées d’échoppes, le tuffeau (pierre blanche de Loire) donne un éclat sensationnel à tous les bâtiments.

Entrée du château de Saumur

Le château ensuite. Juché sur sa colline, il est absolument mythique. Je ne pensais sincèrement pas y trouver un bâtiment aussi surprenant !

D’abord un simple château fort sous l’empire des ducs d’Anjou et des Plantagenêt, il est transformé en forteresse royale sous Saint-Louis au XIIIème siècle. Un siècle plus tard, le duc Louis 1er d’Anjou, frère de Charles VIII, le transforme en palais habitable. Voici à quoi il devait ressembler :

« les très riches heures du Berry »

Le château, revenu sous la houlette du domaine royale, sert de résidence aux gouverneurs de la ville. L’un d’eux se nomme Philippe Duplessis-Mornay. Il est d’une importance capitale pour notre château car, grand ami et fidèle d’Henri IV, il se voit concédé Saumur comme une place forte de sûreté pour les protestants en 1589. Saumur protestante ! A l’époque, cela a dû être vue comme une petite révolution ! Toujours est-il que ce dernier en profitera pour renforcer l’ouvrage.

Le dernier a apporter des modifications majeures à Saumur n’est autre que Vauban. Par la suite, le château aura une autre triste vocation : celle d’une prison ! Une prison dorée par lettre de cachet d’abord (un peu comme la Bastille) puis pour prisonniers de guerre. La Révolution l’épargne étrangement mais son état de délabrement est tel que Napoléon menace de le raser. Il finit par le transformer en prison d’Etat. Avec la Restauration, il devient finalement un dépôt de munitions.

Lorsque les militaires partent à la fin du 19ème siècle, la ville de Saumur le rachète et le transforme en musée. En 1940, lors de la célèbre bataille de Saumur, notre forteresse subit de grave dégâts et, même s’il est restauré, ne sera plus jamais le même.

Pis encore : en 2001, une partie du rempart nord s’effondre soudainement ! Depuis réparé, il est ouvert aux visiteurs et ne s’arrête pas de nous émerveiller.

Tarifs :

  • Plein tarif : 8€50
  • Tarif réduit : 6€50
  • site web : ici.

… Et à Saumur vous êtes à quelques encablures des vins de Bourgueil et de Saint-Nicolas-de-Bourgueil… N’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil à cet article si vous voulez vous régaler : cliquez ici !

2) Chenonceau : un Joyau sur le Cher

Si vous n’avez jamais vu Chenonceau… Préparez vous à l’émerveillement ! Nous avons, à vélo, expérimenter un vrai choc tant l’éclat des fastes de la Renaissance est toujours vibrant !

A l’origine un château fort vers le 12ème siècle pour contrôler le trafic fluvial sur le Cher, il fut dévasté durant la guerre de 100 ans. Son Seigneur le se dressa contre le Roi de France et le livra aux anglais. Lorsque Chenonceau est repris, il est rasé ainsi que toutes les propriétés de ce Seigneur félon.

En 1432 est donnée au fils de ce dernier l’autorisation de rebâtir un château. De ce nouvel ouvrage, ne subsiste que le donjon. Ruinée, la famille propriétaire du château est contrainte de le vendre au Maire de Tours qui en prendra définitivement possession au début du 16ème siècle. La famille Bohier a de grandes ambitions pour ce domaine.

Henri Bohier entreprend de grand travaux et le château ainsi que le domaine prennent l’aspect Renaissance que nous leur connaissons. Cependant ce dernier meurt en Italie en 1524 et le château tombe dans le domaine royale. Toutefois, François I le laisse quasiment tombé à l’abandon et son fils, Henri II, n’en fera pas grand chose non plus. Tout va changer lorsqu’une ravissante dame entre en scène : Diane de Poitier.

Arrivée à Chenonceau à vélo

Diane est la favorite d’Henri II. D’une beauté sans égale, elle peut visiblement tout obtenir de son amant. Déjà propriétaire d’un somptueux château à Aneth, elle se voit léguer le château de Chenonceau. Elle décide, en plus de l’élaboration d’un grand parterre (« le parterre de Diane ») de la construction d’un pont enjambant le Cher. Les travaux sont lancés mais le roi meurt en 1559 lors d’un tournoi. La favorite tombe en disgrâce et la Régente, Catherine de Médicis, a les yeux tournées vers Chenonceau.

Elle contraint Diane a lui céder le château en échange de Chaumont-sur-Loire. Echange qui, sur le papier était à l’avantage financier de Diane mais son cœur est resté à Chenonceau et presque jamais plus elle ne remettra les pieds sur le Cher ou la Loire…

Catherine se sert de Chenonceau pour gouverner autant que des Tuileries. Elle y a son bureau qui domine le Cher et y organise des fêtes somptueuses qui résonnent encore dans les parcs du château. Elle complète les deux galeries qui enjambent le Cher et fait planter un nouveau parterre, en symétrie à celui de Diane. Dilapidant allégrement sa richesse personnelle, les travaux sont ralentis. Ils s’achèveront en 1586. Trois ans plus tard, la Reine décède suivit par son fils, Henri III, assassiné par un moine.

La femme de ce dernier, Louise de Lorraine, reçoit le château en héritage et le transforme en monument de peine et de chagrin envers le défunt Roi. Elle ne se remariera plus, portera perpétuellement le noir et fera draper toutes les salles de son châteaux de couleurs sombres. Chenonceau n’est plus, pour un temps, le château de tous les fastes et de tous les plaisirs…

Il est, durant les années terribles de la Révolution, sur le point d’être détruit par les hordes révoltées lorsque sa propriétaire, Madame Dupin, les tance : « Eh quoi citoyens ! Ne savez-vous pas que Chenonceau est un pont ? Vous n’avez qu’un seul pont entre Montrichard et Bléré et vous parlez de le démolir ! Vous êtes les ennemis du bien public ! ». Chenonceau était sauvé par ce trait d’esprit.

Lors de la première guerre mondiale, le château, sous l’impulsion de la famille Menier (propriétaire des chocolats éponymes), se métamorphose en hôpital de guerre. Les galerie deviennent deux vastes dortoirs, l’électricité est installée et les cuisines aménagées. On aperçoit les soldats pêcher depuis la galerie de Diane pour tuer le temps…

Vu du château sur le parterre de Diane

La seconde guerre mondiale donne des sueurs froides à notre chef-d’œuvre. Les allemands bombardent Chenonceau : un obus traverse le toit, un autre la tour de Marques. Un avion tir sur les douves. Mais le château tient debout. Il devient par un hasard de l’Histoire, un pont entre la France occupée et la France libre : la ligne de démarcation suit le cours du Cher. Les propriétaires du château feront beaucoup pour la résistance dont beaucoup de leurs membres emprunteront les galeries !

Chenonceau est un pur exemple de ce que la finesse et l’élégance française ont a nous offrir. Château très féminin, il n’aura été possédé presque que par des femmes. Elles auront, tour à tour, apporté une grâce qui demeure ancrée dans ces vieilles pierres.

Tarifs :

  • En pleine saison, il est recommandé de réserver son billet en avance et de choisir son créneau de visite.
  • Plein tarif : 15€50
  • Etudiant : 12€50
  • Site web : ici

1) Chambord : le Roi des châteaux.

Comment décrire Chambord ? C’est sûrement impossible… La grandeur est telle, qu’elle coupe le souffle à n’importe quel curieux. La blancheur est éclatante, le regard se perds entre les milles ogives, les milles cheminées, les milles fenêtres…

Tout est organisé autour d’un grand donjon (spécificité de la Renaissance française : y ajouter des éléments de l’art médiéval), sur 5 étages, il est ceinturé par trois ailes qui viennent fermer la structure. Au centre du donjon, un escalier à double révolution qui est une incroyable prouesse architecturale pour l’époque (et certainement encore pour nos jours !).

Son Histoire commence, comme tous les châteaux de la Renaissance, au moyen-âge où une structure féodale était déjà en place. Cependant, en 1516, fort de son nouveau couronnement et de sa victoire décisive à Marignan, François I décide de la construction d’un château à la hauteur de sa gloire aux abords de la forêt de Chambord où il aime chasser.

Vue sur le château de Chambord

Le projet primitif se résume au donjon centrale et doit servir comme une sorte d’annexe au château de Blois, utile pour les chasses du Roi. Suite à la bataille de Pavie en 1525, le Roi est fait prisonnier et les travaux sont interrompus le temps de sa captivité. La rançon est astronomique et il doit laisser ses deux fils en otage à Madrid en échange de sa libération.

François Ier est humilié. Il ne peut se résoudre à ne construire qu’un donjon. Il faut faire mieux. Il faut faire plus grand. Il faut faire plus glorieux. Deux ailes latérales sont déployées. 20 ans plus tard, François Ier accueille à Chambord son grand rival Charles Quint qui fait alors route vers Gand. Le donjon est achevé : il peut lui exhiber toute sa gloire retrouvée et panser les plaies de Pavie.

Lorsque François Ier disparaît, ses successeurs ne font que peu de cas de Chambord. Le château est presque promis à disparaître. De manière inattendue, ce sera Louis XIV qui reprendra le flambeau et achèvera les travaux de son ancêtre.

Ce dernier comprend que Chambord peut être une vitrine pour sa gloire personnelle et achève l’aile ouest, la chapelle et l’enceinte basse. Un parterre est également dessiné et un canal creusé.

Durant la Révolution, le monument est allégrement pillé (même les portes et les fenêtres !), le mobilier restant vendu par le gouvernement mais il échappe à la destruction totale. Il restera globalement dans un état de délabrement avancé, passant de mains en mains sans que personne ne puisse assumer les dépenses relatives à sa restauration.

En 1821, il est offert par souscription nationale au petit neveu de Louis XVIII, le duc de Bordeaux. Il recevra plus tard le titre de « comte de Chambord » et sera vaguement pressenti pour reprendre le trône après le désastre de Sedan en 1870 mais manquera sa chance… Toujours est-il qu’il entreprendra les travaux qui rendront le lustre d’antan à notre chef-d’œuvre national.

Intérieur du château

Racheté dans les années 30 par l’Etat, il prend une importance considérable sous la Révolution. Alors que l’armée allemande avance sur la capitale, décision est prise d’évacuer toutes les œuvres d’art. Chambord devient le centre de tri de toutes ces peintures, sculptures et autres artefacts d’une valeur sans pareille.

Près de 4000 tableaux quitteront le Louvres pour Chambord et énormément d’entre eux y resteront toute la guerre. Un petit détachement allemand assurera la sécurité du domaine, en plus des gardiens qui assurent la sécurité du château. En 45, il échappe de peu à un bombardement, au crash d’un avion et au début d’un incendie. S’il lui était arrivé malheur, toutes les œuvres présentent en son sein auraient subies le même sort !

Chambord n’est pas une suggestion de visite : c’est une obligation. Il vous faudra la journée pour arpenter le parc et les dédales du château. Laissez-vous emporter par la magie et la magnificence du lieu !

Tarifs :

  • 16€ plein tarif
  • 12.50 tarif réduit
  • Site web : ici

… Et si vous êtes à Chambord, vous n’êtes qu’à quelques encablures des vins de Cheverny et de Cours-Cheverny ! Si la curiosité vous pince, jetez un oeil à cet article : ici.